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Amplitudes – Un collectif bordelais aux sets rythmés et teintés d’amour

Emma Bordeau 12 janvier 2021
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© fedalcontrol

Rassemblés autour de la musique, d’un trop plein d’énergies, et guidés par cette envie folle de partage et de fête, Beby, Leyti et La Mouette se démènent depuis maintenant 3 ans pour évoluer au rythme des soirées bordelaises. Ils forment le collectif Amplitudes et sont décidés à faire perdurer une guindoule au service de l’amour.

Quel est votre univers ? 

Musicalement, on a chacun notre touche, mais c’est vrai qu’on se base vraiment sur des influences communes héritées de nos parents par exemple. On a un peu ce socle commun à tous les trois avec funk, disco et même ce côté un peu rock.

Après, moi (Julian) je vais avoir un penchant pour la musique un peu plus pop, surf indie, des trucs un peu plus cool. Antoine aura tendance à chercher des sons un peu plus “gras”, un peu plus énervés et Marvin, lui, va toujours rester un peu dans la mélodie, des trucs un peu soulful même si ça bouge mais des trucs un peu dansants.

Finalement on a tous un peu nos attraits mais on se rejoint en étant assez complémentaires, c’est ça qui est cool.

D’où vous connaissez-vous ? 

Au départ, on est toute une bande de potes du lycée. Le projet a été monté en 2017 par Marvin, qui est président de l’asso. Il bossait sur un bateau à Bordeaux sur les quais. Il travaillait dans l’équipage, et un jour ils se sont demandés pourquoi ils n’organiseraient pas des soirées sur ce bateau ? Et tout a commencé là, des soirées au Marco Polo.

Petit à petit, on est allés mixer pour les Heures Heureuses à Darwin, puis on a eu notre résidence à l’Iboat, on tournait pas mal dans les bars et là tout s’est lancé.

Comment s’organise votre association ? 

Sur l’aspect organisationnel, on est une équipe de 10 personnes, on a une graphiste, une photographe, des chargés de communication… Toute cette équipe sera en charge d’organiser les événements. En fait, on se positionne en tant qu’organisateur et prestataire puisqu’on s’occupe aussi de la partie “animation musicale” ce qui nous permet d’être polyvalent sur pas mal d’événements.

Comment se passe votre financement ? 

On ne vit clairement pas de ça. Au début, c’est un projet qu’on a mené en parallèle de nos études à chacun. Maintenant, ça a évolué un peu, avec le confinement en ce moment, on réfléchit à prendre d’autres perspectives.

Après, l’argent que l’on peut générer sur un événement, on va le prendre sous forme de cachet artistique. Ce cachet là va être réinvesti dans l’asso pour inviter un artiste à l’Iboat la fois d’après, engager des frais de scénographie etc. On fait ça parce c’est ce qu’on aime et ça nous permet, dans une perspective d’évolution, de créer des événements de plus en plus cool, avec des artistes de plus en plus cool…

Vous êtes membres du conseil d’administration du FIMEB, qu’est-ce que c’est ? 

Oui, on est 17 structures membres de la FIMEB et dans cette FIMEB il y 5 structures qui font partie du conseil d’administration et qui vont du coup booster l’avancée des projets.

FIMEB c’est une structure qui a un peu plus d’un an et qui est partie du constat qu’il y avait une effervescence de collectifs et une scène culturelle en plein essor sur Bordeaux. En partant de ce constat-là, leur objectif a été de rassembler tous ces acteurs sous un même étendard pour avoir une certaine légitimité et pouvoir échanger avec de plus grandes instances dans l’objectif de créer des événements à plus grande portée, de plus grande ampleur.

Vous travaillez sur des projets en ce moment ou plus du tout ? Votre “daily routine” par exemple sur Instagram, c’est fini ? 

Ce format de daily routine, m’était venu un soir en sortant de cours, j’avais envie de partager des sons et donc à partir de là, tous les jours on s’est mis à en poster.

De base, j’avais peur que ce format soit un peu rébarbatif. Ça faisait un an qu’on s’y tenait. Après, on a eu des bons retours mais ça n’a peut-être pas généré autant d’entrain ou d’engouement qu’on aurait pu espérer. En ce moment, on réfléchit à proposer de nouveaux formats, d’autres contenus, peut-être un peu plus poussés mais moins réguliers.

Moi, je suis vraiment dans l’ébauche du futur truc, pas d’idées bien établies mais dans nos perspectives. Pourquoi pas se diriger vers une partie label, création artistique et production artistique ? Mais ça prend du temps.

Faites-vous de la production musicale, un peu ou pas du tout ? 

Oui du coup on se consacre un peu à ça. Depuis le nouveau confinement, on a un studio, on s’en sert mais avec ces temps-ci l’inspiration ne vient pas. Le processus de création me vient quand je suis dans un bon mood.

Des lieux qui vous inspirent (sur Bordeaux…) pour jouer ?

On a eu la chance de pouvoir intervenir sur plein de lieux, pas uniquement à  Bordeaux. On a organisé une full moon, sur le Ferret. C’est un bon spot, c’est une toute autre ambiance.

Après sinon il y a l’Iboat, qui est quand même la structure emblématique de Bordeaux. C’est le club avec une programmation cool et sur laquelle on se retrouve parce que ça reste de la musique électronique. Une bonne équipe, un bon système son, une bonne ambiance.

Etant donné qu’on a un spectre assez large, on essaye toujours de s’adapter en fonction du lieu, du public, de l’ambiance, de l’horaire, de la météo. À trois on a cette force là de pouvoir balayer plus de choses plus longtemps. On a certaines fois fait six heures de mix, c’est cool, on peut tourner tout en profitant et en faisant plaisir aux gens.

Bordeaux est-elle une ville intéressante pour s’établir en tant qu’artistes ? 

C’est comme tout j’ai envie de dire, ça bouge plus à Paris, y’a plus de structures c’est sûr. Mais à Bordeaux il y a de plus en plus d’initiatives qui émergent. On a une certaine richesse parce que tous les artistes proposent un peu quelque chose avec leur propre identité. Par contre, on a du retard par rapport au niveau des structures… Néanmoins, on commence et justement on travaille à être plus entendu maintenant, à avoir plus de libertés. Je pense que Bordeaux a pas mal de potentiel et c’est cool car c’est dans une dynamique qui ne fait qu’évoluer.

Même si en ce moment on est un peu mis en pause par le Covid, ça laisse place à pleins d’initiatives.

Une track que chacun écoute en ce moment ? 

Alors moi en ce moment je suis plus dans des vibes un peu rock, pop…




Pour Leyti ce sera “Mr. Cisco – Miss Cha Cha Cha”et pour La Mouette “Il Est Vilaine – Scandale”. 

Votre plus beau souvenir ? 

Sans hésitation, le Wisfest, le 25 mai 2019 aux Quinconces. Énorme guindoule !

Ce soir-là, il y avait une soirée avec Délicieuse musique et l’Orangeade (deux autres collectifs Bordelais). À cette époque là on avait la chance de connaître un peu les personnes de ces collectifs. Et un jour, un des gars m’appelle en me disant qu’ils avaient une date pour nous avec un plateau énorme. En arrivant sur place on voyait le plateau s’installer, on se demandait clairement ce qu’on faisait là. On a fini par se retrouver à jouer devant 8000 personnes.

Vie Sauvage aussi c’était cool (festival de musique, d’art et de gastronomie). Bonne expérience à faire.

Une track de closing, un banger à balancer ? 

“Babeh”, ça c’est vraiment un scandale : Maurice Donovan !

Mais ça m’embête un peu en ce moment de chiner des sons alors qu’on ne peut pas les jouer. J’ai toujours fonctionné en me disant : “ouais j’ai cet événement dans une semaine faut que je trouve des bons sons”. Là, vu qu’il n’y a plus d’événements, je ne cherche plus.

Après, on voit beaucoup de live stream sur Facebook, c’est cool mais y’a pas vraiment l’euphorie du vrai, on ne ressent clairement pas la même chose que lors d’un événement face à un public.

Après on a eu la chance entre les deux confinements, cet été, de pouvoir continuer à jouer, à Cap Golf par exemple, c’était pas mal. Ça nous a permis de garder la main.

Propos recueillis par Emma Bordeau 

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